Le suicide à l'adolescence
Par Mme
Ghislaine Bouchard,
M.Ps. Psychologue (Psychomedia.fr)
Afin dalléger le texte la forme masculine a été retenue. Il faut cependant garder à lesprit quadolescent désigne à la fois le sexe masculin et le sexe féminin.
Le suicide se définit comme tout comportement qui cherche et trouve une solution pour un problème existentiel dans le fait dattenter à sa vie.
Le suicide à ladolescence est un phénomène tragique qui ne cesse daugmenter. Il constitue la deuxième cause de mortalité chez les jeunes âgés de 15 à 19 ans. De plus, le taux de suicide chez les jeunes est sous-estimé puisquil ne tient compte que des suicides officiels et exclut ceux déguisés en accidents. Pourquoi des jeunes qui ont toute la vie devant eux sont-ils si désespérés au point de mettre fin à leur jour? Il demeure difficile de donner une explication simple à cette question. Le suicide à ladolescence dénote la présence dun malaise important, cest un cri de souffrance, de désespoir et dappel à laide. Lexplication du suicide ne se trouve pas dans un facteur précipitant mais dans lhistoire passée, le vécu problématique, les conflits antérieurs. Il y a eu une escalade de problèmes, ceux-ci ont commencé très jeune, ils se sont accrus et accumulés avec les années, puis ils ont atteint un point culminant à la période de ladolescence. Lorsquun dernier problème vient sajouter cest la crise suicidaire. Précisons toutefois quune crise nest pas toujours suicidaire et quelle peut être une occasion de croissance tout comme elle peut dégénérer en crise suicidaire.
Ladolescence est une période plus susceptible dengendrer des comportements suicidaires.
Il importe de savoir quil sagit dune période intense de changements social, familial, physique et affectif. Lenfance sécurisante doit être délaissée afin de gagner sa place dans le monde des adultes. Ladolescent veut être autonome quoique toujours dépendant des adultes, de ses parents. Un changement majeur dans la perception de ce quil est se produit à cause des changements corporels. Les changements de son corps noffre plus de référent, il se sent désorganisé, malhabile, peu attirant. Au niveau sexuel, il doit définir son identité afin de pouvoir établir une relation avec lautre, ce qui lui fait vivre beaucoup danxiété.
Sur le plan social il fait le va et vient entre lenfance et la vie adulte ; on veut quil agisse en adulte alors quon ne lui accorde que des permissions et des responsabilités comme sil était encore un enfant. Ce mouvement de va et vient possède un effet rassurant, le retour à des bases sécurisantes lui donne un répit pour se refaire des forces pour affronter le monde nouveau et inconnu de la vie adulte. Avant de faire partie du monde adulte, il évalue, juge, critique la vie des adultes, il est souvent confrontant pour son entourage. Sa maturation intellectuelle lui permet de philosopher et de se poser des questions sur le sens de la vie et de sa place dans le monde.
Le côté émotif est mis à vif, tout est chambardé : le corps, les relations, les exigences envers lui. Tout ces changements sont difficiles à prendre. Sur le plan psychologique, il est impulsif, hypersensible, susceptible, émotif, impatient, il est constamment en déséquilibre, en état de conflit, il a limpression dêtre seul. Le groupe de pairs est important à ladolescence. Il lui permet de se confronter et de se confirmer. Le groupe lui donne un sentiment dappartenance et de ne plus être seul. Il recherche la popularité, il veut loriginalité mais il a besoin dêtre approuvé par ses pairs.
Ladolescence est donc une période intense de changements. Ces changements sont normaux mais font vivre différents degrés dangoisse et danxiété. Si dautres agents stressants sajoutent, ils peuvent précipiter le jeune dans des comportements suicidaires.
Le comportement suicidaire est choisi seulement après quune série dautres comportements ait été essayée et ait échouée. Le comportement suicidaire est alors perçu comme la seule voie possible. La tentative de suicide de ladolescent traduit lexpression dun désir de changement, de mettre fin à lenvironnement dans lequel il se trouve. Le suicide est une contrainte et une revanche contre le sentiment dimpuissance à faire changer la situation problématique. Lobjectif est souvent de changer sa vie plutôt que de mettre fin à sa vie.
LADOLESCENT SUICIDAIRE
Le jeune suicidaire se perçoit souvent comme mauvais, passif, coupable. Il a une faible estime de soi et se sent indésiré. Il na pas encore découvert sa valeur en dehors des normes sociales établies et des pressions exercées sur lui. Il ne se trouve donc pas de place. Il na habituellement pas de but dans la vie, ne simplique pas dans les activités doù souvent de faibles résultats scolaires. Il ne se reconnaît aucun contrôle sur son environnement et est très impulsif. Il manque de lien avec sa communauté, ce qui saccompagne dun sentiment daliénation et par conséquent il néprouve aucune attraction envers la société pour continuer à vivre.
FACTEURS DE RISQUELa famille
Bien que plusieurs facteurs soient associés au suicide des adolescents, il demeure que les problèmes familiaux sont parmi les premières raisons évoquées par les adolescents suicidaires. Le climat familial est perturbé quil y ait séparation des parents ou non. On retrouve des caractéristiques telles que la présence de conflits parentaux et conjugaux, des abus physiques ou moraux des enfants, un climat de violence, lalcoolisme dun des parents, lindifférence dun des parents à légard du jeune, le manque de maturité de la mère, des difficultés ou une absence de communication, lincompréhension, le manque de soutien, des difficultés dans la négociation des tâches reliées à leur individualité, des attitudes négatives ou négligeantes des parents envers le jeune, labsence dimplication émotive, labandon ou le rejet du jeune, les placements fréquents en famille ou centre daccueil.
Au niveau du contrôle parental, un contrôle excessif peut décourager lindépendance et la réalisation de soi. Ladolescent dominé peut se sentir impuissant à changer ce quil ne peut tolérer. A linverse, linconsistance ou le manque de contrôle peut traduire lindifférence des parents à légard de ladolescent, avec ses conséquences de négligence, de carences affectives et éducatives qui constituent des caractéristiques fréquentes chez les adolescents suicidaires.
Ladolescent peut subir linfluence par le fait que des personnes dans son entourage ont fait des tentatives de suicide ou se sont suicidées. Il se produit alors une baisse du niveau dinhibition face au geste suicidaire.
La vie sentimentale
Perdre la personne que lon aime est un des événements le plus difficile à surmonter, peu importe lâge. La plupart des adolescents vivent à un moment donné une peine damour. Par contre on observe que les jeunes suicidaires sont engagés plus intensément dans leur relation amoureuse et que la rupture laisse des traces très profondes. La douleur est intense, elle devient insupportable et le jeune a limpression quil ne sen remettra jamais, que sa souffrance naura pas de fin.
Lisolement social
Certains adolescents suicidaires sont seuls, ils ont limpression dêtre rejetés par leurs pairs. Cependant, tous les adolescents suicidaires ne sont pas nécessairement isolés socialement. Plusieurs possèdent un réseau damis, bien quils vivent des difficultés relationnelles avec leurs pairs. Toutefois, ils ne sont pas réceptifs au soutien que peut leur offrir lentourage. Ils préfèrent sen sortir seul. Ils sont persuadés que personne ne peut les aider comme ils ont besoin de lêtre. Ladolescent suicidaire vit donc un isolement qui est davantage affectif que physique.
LADOLESCENT À RISQUE
- Fonctionnement familial perturbé
- Vit des expériences émotionnelles difficiles, perte récente ou événement traumatisant
- Déjà vécu un suicide dans leur famille ou leur cercle damis
- Sidentifie au défunt et voie en lui un modèle
- Difficulté didentification sexuelle, homosexualité
- Adopte des comportements déviants tel que la délinquance, la prostitution
- Problème de consommation de drogues, alcool, médicaments
- Les fugues, les placements répétitifs en foyer ou centre daccueil
- Une ou plusieurs tentatives antérieures de suicide
LA PERTE
La crise suicidaire survient suite à une perte qui peut prendre différentes formes : besoins non satisfaits perçus comme une perte de support, damour. La perte peut aussi être dans des termes de perte didentité et destime de soi. La charge émotive et affective liée à la perte est importante. Les réactions aux pertes sont intenses et ladolescent possède un pauvre contrôle de la rage et de limpulsivité. Quand les pertes et le stress saccumulent, la réaction de ladolescent peut aussi être désespérée et indifférente. Si ladolescent continue de se détacher du support du système il y aura augmentation des sentiments de désespoir et perte de confiance que sa situation change.
LE PROCESSUS SUICIDAIRE
Le processus suicidaire est la période qui sépare le moment où la crise survient et le passage à lacte. À ladolescence, cet intervalle peut être très court.
La recherche de solution : Cette étape est normale dans un processus de crise. Pour résoudre le problème, la personne fait un inventaire des solutions possibles. Chacune des solutions fait lobjet dune évaluation pour juger de sa possibilité à apporter un changement et de son efficacité pour réduire la douleur. Certaines personnes possèdent un vaste éventail de solutions et peuvent identifier des stratégies pour résoudre rapidement la crise. Pour dautres, léventail des solutions est restreint ou diminue parce que les solutions ne répondent pas aux besoins présents. À ce stade, lidée du suicide na pas encore été envisagée ou très peu.
Lidéation suicidaire : Dans la recherche de solution, une image soudaine, brève et passagère de la mort peut apparaître parmi les solutions possibles. Les solutions qui sont inefficaces à réduire lintensité de la crise sont rejetées. Lidée du suicide apparaît plus fréquemment et est considérée de plus en plus sérieusement, la personne sy attarde plus longuement, élabore davantage les scénarios possibles.
La rumination : Linconfort devient de plus en plus difficile à supporter et le désir dy échapper sintensifie. Lincapacité à résoudre la crise et le sentiment davoir épuisé les possibilités de solutions provoquent une grande angoisse. Lidée suicidaire revient constamment et régulièrement, elle engendre tourment et angoisse attisant la souffrance et la douleur.
La cristallisation : La personne est submergée par le désespoir. Le suicide est considéré comme étant la solution à ses souffrances. Parvenu à ce stade il y a généralement élaboration dun plan précis, soit la date, lheure, le moyen, le lieu. On peut parfois observer une rémission spontanée de la crise suicidaire, soudainement il ne semble plus y avoir de problème. Ladolescent peut se sentir soulagé et donner des signes de mieux-être quand le suicide représente la solution définitive, car il possède maintenant un moyen accessible de mettre fin à ses souffrances. Parvenu à cette étape du processus suicidaire, une coupure émotive des autres et un sentiment disolement sont souvent présents. Le suicide représente lultime tentative de reprendre le contrôle. Un événement précipitant survient, un problème sajoute et peut amener le passage à lacte.
Lélément déclencheur : Parvenu à létape de la cristallisation le passage à lacte devient imminent. Un événement précipitant est souvent relié à lacte suicidaire. Un problème sajoute, dernier dune série de pertes significatives.
Il est important de savoir quil nest jamais trop tard pour intervenir. Lambivalence et la peur de passer à lacte suicidaire sont présentes jusquaux derniers moments et le processus peut être interrompu en tout temps.
À ladolescence, le processus suicidaire peut-être très court, soit quelques heures. Psychologiquement, ladolescent est impulsif, instable, émotif. Il est constamment en déséquilibre, en état de conflit. Il agit pour expérimenter avant de réfléchir. Cest pourquoi la période de ladolescence est plus susceptible dengendrer des comportements suicidaires.
Le processus est plus rapide à la deuxième tentative, les messages sont plus voilés et la méthode utilisée est plus violente.
LES SIGNES PRÉCURSEURS AU SUICIDE
Le suicide ne se produit pas sans avertissement. Généralement, les personnes suicidaires donnent des messages et des indices qui annoncent leurs intentions pour alerter leur entourage. Ce sont des appels à laide, des restes despoir.
Les messages directs
- Messages verbaux et allusions à la mort : " Je serais mieux mort, cela ne vaut plus la peine, vous ne me verrez plus longtemps, jai peur de me suicider, etc.
- Menace de suicide : " Je vais me tuer, je veux mourir, etc. "
- Comportements auto-mutilants, dangereux
Les messages indirects
- Faire allusion au suicide de façon indirecte : " Bientôt je vais avoir la paix, je suis inutile, je le trouve courageux de sêtre suicidé, je vais faire un long voyage, vous seriez mieux sans moi, faire des blagues avec le suicide, etc. "
- Préparation pour un départ, arrangements finaux, lettres dadieu
- Dons dobjets ayant une valeur personnelle importante, de travaux en rapport avec la mort
- Attrait soudain pour les armes à feu ou produits toxiques
Signes de dépression
- Troubles du sommeil (insomnie/hypersomnie)
- Trouble de lappétit (anorexie/boulimie)
- Manque dénergie, fatigue extrême ou agitation extrême à certains moments
- Incapacité à prendre plaisir à quoi que ce soit
- Tristesse, pleurs, découragement
- Indécision
- Irritabilité, colère, rage
- Dévalorisation, faible estime de soi
- Anxiété accrue
Isolement physique et psychologique
- Perte dintérêt et de plaisir pour des activités
- Retrait, recherche de solitude
- Coupure des contacts avec la famille, les amis, etc.
- Mutisme
- Repli sur soi, refus de communiquer
- Absence démotion
Comportements
- Manque dattention en classe, mauvaise concentration
- Absence inhabituelle aux cours
- Diminution de rendement scolaire
- Arrêt daccomplir ses devoirs et ses travaux
- Hyperactivité ou extrême lenteur
- Désintérêt général
- Attrait et préoccupation face au sujet de la mort, la réincarnation
- Changement dans les apparences, négligence
- Consommation excessive dalcool et/ou de drogue et de médicaments
MYTHES ET RÉALITÉ SUR LE SUICIDE
Un certain nombre de mythes circulent à propos du suicide. Les mythes sont de fausses croyances, des idées inexactes. Ils sont mis en place pour se protéger contre la menace suicidaire parce quelle place brutalement la mort au centre du paysage. Les mythes justifient notre façon dagir, soulagent. Ils servent pour ne pas intervenir, pour nous dégager de toute responsabilité et nous libérer de la situation le plus rapidement possible. Il importe de les démystifier.
Mythe : Le suicide se produit sans avertissement.
- Réalité : Sur dix personnes qui se suicident huit donnent des messages sur leur intention, si minimes soient-ils. Le suicide est le résultat dun processus qui est presque toujours observable bien quil puisse se dérouler très rapidement chez les jeunes.
Mythe : Une personne suicidaire veut réellement mourir.
Réalité : La personne suicidaire souhaite cesser de souffrir et ne désire pas réellement mourir. Elle hésite entre la vie et la mort et laisse à dautres le soin de les sauver. Mythe : La personne suicidaire est lâche ou courageuse.
- Réalité : La personne suicidaire ne tente pas de mettre fin à ses jours par lâcheté ou par courage mais parce que sa vie est insupportable, quelle ne perçoit pas dautres solutions et quelle est désespérée.
Mythe : Suicidaire un jour, suicidaire toujours.
- Réalité : La tendance au suicide est réversible. Le processus suicidaire ne dure pas toute la vie et il peut être arrêté définitivement même chez les suicidaires apparemment chroniques.
Mythe : La personne qui pense au suicide paraît nécessairement déprimée.
- Réalité : Les symptômes varient en fonction de la personnalité de chacun. Sous une apparence de bouffon ou de " dur à cuire " peut se dissimuler une grande tristesse.
Mythe : Lorsquil y a une amélioration des risques suicidaires cela signifie que le danger est passé.
- Réalité : Une personne qui prend la décision de se tuer peut sembler soulagée, même heureuse. Lentourage peut penser que la crise est terminée alors quil nen est rien. Il faut demeurer vigilant. La grande majorité des suicides se produisent dans les trois mois qui suivent le début de la période damélioration.
Mythe : Le suicide est héréditaire.
- Réalité : Le suicide nest pas héréditaire. Par contre, une personne dont lun des membre de la famille sest suicidé risque davantage de faire une tentative un jour.
Mythe : Les personnes qui se suicident sont des malades mentaux ou des fous.
- Réalité : Les personnes qui veulent senlever la vie ne souffrent pas toutes de maladie mentale et les personnes souffrant de maladie mentale ne sont pas nécessairement suicidaires. La personne suicidaire peut être sous le coup dun trouble émotif temporaire ou ne voit aucun espoir pour se sortir dune situation difficile mais cela ne fait pas delle un malade mental.
Mythe : La personne qui menace de se suicider ne le fait pas, il sagit dune forme de chantage pour attirer lattention.
- Réalité : La menace de suicide doit être prise au sérieux et ne doit pas être considérée comme de la manipulation. La personne qui agit ainsi souffre véritablement et a besoin daide. Même sil peut parfois y avoir une part de manipulation dans les messages envoyés, il ne faut pas oublier quil y a aussi une bonne dose de désespoir.
Mythe : Les personnes suicidaires ont une faible personnalité.
- Réalité : Il nexiste pas de personnalité suicidaire type. Contrairement à ce quon pourrait croire, il sagit de personnes possédant beaucoup dénergie. Souvent, elles ont traversé dénormes difficultés (perte, rejet, viol, etc.).
Mythe : Le suicide se produit dans les milieux défavorisés économiquement.
- Réalité : Le suicide se produit dans toutes les classes sociales.
Mythes : Une personne qui survit à sa tentative de suicide et qui présente une amélioration subite de son état psychologique va sen sortir plus facilement.
- Réalité : Une bonne partie des suicides se produisent dans les trois mois qui suivent le début de la période damélioration.
INTERVENTIONS POUR AIDER UNE PERSONNE SUICIDAIRE
- Briser lisolement que vit le jeune et aborder directement le sujet du suicide. Parler du suicide nincite pas au passage à lacte. Au contraire cela permet de briser lisolement, dexprimer ses souffrances, de lui faire entrevoir dautres avenues. Lui donner la possibilité de parler des choses qui le préoccupent. Lamener à exprimer ce quil ressent et vit par rapport à cette situation.
- Lui exprimer notre disponibilité et écouter sans juger, éviter de brusquer, de se moquer, de culpabiliser ou de faire la morale. Reconnaître la légitimité de ses problèmes, le traiter en adulte.
- Éviter de minimiser les difficultés du jeune, ce qui peut sembler un problème mineur pour soi-même représente un problème majeur pour la personne qui souffre.
- Évaluer le plus rapidement possible lurgence suicidaire en vérifiant si ladolescent a des idées suicidaires continues, sil dispose de moyen pour senlever la vie, si le lieu et le moment sont décidés. Il faut aider le jeune à se calmer, à accepter de retarder son geste et de se faire aider par un professionnel. On ne laisse pas ladolescent seul avant dêtre assuré que lurgence a baissé et quil est calmé. Il faut être vigilant au soulagement spontané de la crise suicidaire, cela peut signifier que la décision de passer à lacte est prise. Faire un pacte de non suicide avec ladolescent et lui faire promettre de ne pas passer à lacte avant de lavoir appeler. Lamener à lurgence dun hôpital si le risque demeure élevé.
- Laider à évaluer sa situation permettra de découvrir de nouvelles pistes pour trouver des solutions. Explorer avec le jeune léventail de solutions possibles et lorienter vers des actions concrètes.
- Intensifier lestime de soi en encourageant le jeune dans ses progrès, ses habiletés et ses comportements indépendants. Il faut éviter de tout faire à la place du jeune et favoriser lautonomie en respectant les limites et les capacités du jeune.
- Lencourager à reprendre les activités quil aime ou aimait dans la mesure de ses capacités et à son rythme.
- Rendre les lieux sécuritaires : enlever les armes à feu, médicaments et autres objets dangereux.
- Ne pas tout prendre sur ses épaules et ne pas agir seul, solliciter de laide auprès de personnes significatives ou dun professionnel. Une personne extérieure est souvent mieux placée pour aider la personne suicidaire car il est très exigeant affectivement pour un proche daider davantage une personne suicidaire qui lui est chère, bien que la présence de personnes significatives soit indispensable au mieux-être du jeune suicidaire.
- Il ne faut jamais mettre ladolescent au défi de passer à lacte.
- Éviter de donner ses propres recettes de bonheur, ce qui est bon pour soi ne lest pas nécessairement pour les autres.
- Éviter de faire des promesses que lon ne pourra pas tenir.
- Démentir les mythes entretenus par les adolescents entre autres que : les adultes ne peuvent les aider, quils ne le prendront pas au sérieux, quils ne seront pas capables de comprendre leur façon de voir les choses, quils en profiteront pour le punir de ses erreurs, quils vont penser quil est malade.
La famille des adolescents suicidaires devrait toujours être impliquée lorsque ladolescent reçoit laide thérapeutique dun psychologue afin daméliorer la communication parent-adolescent, de favoriser ladoption de stratégies plus adaptées pour résoudre les conflits, de resituer la place de chacun à lintérieur de la famille, de restaurer le système de valeurs.
Références bibliographiques
Crook, Marion. (1996). Suicide. Trente adolescents parlent de leur tentative. Sciences et culture. Montréal.
Hanigan, Patricia. (1992). La jeunesse en difficulté. Comprendre pour mieux intervenir. Presse de lUniversité du Québec. Québec.
Morissette, Pierre. (1984). Le suicide, démystification, intervention, prévention. Québec. Canada : Garotex.
Rabkin, Branda. (1980). La psychologie du suicide chez les adolescents. Éditions du jour. Montréal.
St-Louis, Marc. (1994). Ta vie jmen mêle. Table de prévention du suicide de lUniversité de Montréal. Montréal.
droits réservés par Mme Ghislaine Bouchard, M.Ps. Psychologue.